En 2022, Marie-Odile Foucras, architecte-urbaniste, s’est lancée dans un défi audacieux : favoriser le dialogue entre des populations que tout semble séparer. Depuis deux ans, elle s’est engagée dans la construction d’un ensemble immobilier au coeur du nouvel éco-quartier Rouget de Lisle à Poissy.

Avec le projet « Envol(s) », en collaboration avec le sculpteur Emmanuel Michel, elle vise à unir des mondes jusque-là étrangers. Dans cette aventure, des détenus de la Maison Centrale et des étudiants du DN MADe Matériaux du Lycée Le Corbusier de Poissy se sont rencontrés à travers l’Art.

Le long d’une série d’ateliers créatifs, les participants ont donné vie à une vision commune et à deux sculptures, représentant Dédale et Icare, installées début mars 2024 dans le parc du quartier.

Les ateliers ont réuni une trentaine d’élèves de STD2A et une dizaine d’étudiants de DN MADe, guidés par des enseignants en Design en Métiers d’Art et en philosophie. Ensemble, ils ont exploré le mythe de Dédale et Icare, dessiné, gravé et maquetté, cherchant à capturer l’essence même de ce mythe où l’aspiration à la liberté transcende les frontières.

Puis, pendant deux semaines, les participants ont travaillé « à quatre mains », sculptant le corps et les ailes des personnages. Finalement, les sculptures ont été coulées dans le bronze par la fonderie Chapon à Bobigny, avant d’être installées à Poissy. Les étudiants de DN MADe Matériaux ont pu assister à toutes les étapes du processus de conception et de fabrication des sculptures afin de comprendre les procédés et expérimenter les gestes et les techniques. Certains étudiants, en stage à Paris au sein du Cabinet d’architecture de Marie-Odile Foucras ont travaillé à la mise en situation des sculptures dans le Parc pour un rendu réaliste.

En offrant ces sculptures à la ville, ceux qui les ont façonnées offrent un symbole d’ouverture et d’inclusivité, gravé dans le bronze pour les générations à venir. Les sculptures transmettent des messages d’espoir et honorent des figures, notamment Idiss, la grand-mère de Robert Badinter. En guise de reconnaissance à ces hommages, celui-ci a répondu : « Merci. Rien n’aurait fait plus plaisir à Idiss, analphabète, que de connaître ce projet ».